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 Hommage à Charly Gaul

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CSC3187
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CSC3187


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MessageSujet: Hommage à Charly Gaul   Hommage à Charly Gaul EmptyMer 7 Déc - 20:44

Reprenant l'idée de zozo, j'ai rédigé un petit texte de ma composition pour vous faire découvrir, à travers sa carrière, l'un des champions qui a marqué le cyclisme.

Bonne lecture.

Voilà, Charly Gaul, l’un des plus illustres champions luxembourgeois s’est éteint hier, d’une embolie pulmonaire, à l’avant-veille de son 73ème anniversaire.

Pour ceux qui ne le connaissait pas vraiment, voici un petit résumé de ses exploits.

Né à Pfaffenthal, dans la campagne du Grand Duché, le 8 décembre 1932, Charly Gaul débute réellement et brillamment sa carrière cycliste en 1949. Ayant acquis le statut d’amateur, il enchaînera les victoires jusqu’en 1953, date à laquelle, il passe professionnel dans l’équipe Terrot.

Dès son arrivée chez les grands, Gaul impose rapidement son talent. Grimpeur hors pair, il se distinguera notamment au Dauphiné de cette même année. Poursuivant sur sa lancée, il continue de briller au Luxembourg, mais manque alors d’expérience pour s’imposer dans les grandes courses, comme en témoigne ses deux abandons au Tour de France.

1955 est l’année de la grande révélation. Gaul a enfin atteint le niveau qui sera le sien. Toujours chez Terrot, Gaul marque les esprits dès la 8ème étape, reliant Thonon à Briançon, via le col des Aravis et le redoutable Galibier. Malgré les 253 km de cette étape, Gaul part en tout début d’étape, accompagné par le néerlandais Jan Nolten. Le peloton leur permet d’augmenter leur marge tranquillement. L’écart ayant atteint neuf minutes, Louison Bobet, double vainqueur et grand favori pour la passe de trois, fait rouler ses hommes. L’écart ne faiblit pas et les hommes s’épuisent. Auteur d’un grand numéro dans la plaine, Charly Gaul, qui s’est déjà débarassé de Nolten, aborde le Télégraphe, prélude au terrible Galibier. Alors que tout le monde s’attendait à le voir faiblir, il augmente encore son avance, au terme d’une montée magistrale, Bobet étant incapable d’accélérer son rythme. La facture sera lourde, près de 14 minutes à l’arrivée à Briançon. Gaul se replace en 3ème position, devançant Bobet d’une petite minute. Le passif de Namur, où Bobet avait brillé, est effacé et Gaul se pose en plus sérieux rival de Bobet. Le lendemain, Charly Gaul repart courageusement, à l’assaut des cols, confortant sa place de leader au grand prix de la montagne, mais paiera l’addition en fin d’étape, reculant derrière Bobet au classement général. Un nouvel obstacle se profile à l’horizon, le terrible Mont Ventoux, abordé sous un temps caniculaire, le géant de Provence, juge de paix par excellence, sera le témoin privilégié de défaillances spectaculaires, Malléjac, Kübler, mais aussi de l’exploit d’un Bobet retrouvé et aérien, bien que souffrant d’une blessure à la selle, depuis le début de ce Tour. Gaul, ayant souffert de la chaleur, doit laisser échapper plus de six minutes. Le duel tant attendu semble tourner court. Mais, Charly n’en a que faire et reprend courageusement la lutte dans les Pyrénées. Un superbe duel, entre un pur grimpeur et le champion du monde, coureur complet. L’enjeu pousse Gaul à attaquer et Bobet dans ses derniers retranchements. Au cours de la 17ème étape, il s’offre une nouvelle chevauchée solitaire, mais le gain est faible. Au final, ce sera la troisième marche du podium, derrière Bobet l’intouchable, vainqueur dans la douleur et le surprenant Jean Brankart, avec en prime, le titre de meilleur grimpeur. Cette grande révélation lui vaudra une description élogieuse de la part d’Antoine Blondin « un jeune prodige qui grimpe l’œil vacant, la casquette sur la nuque, un gavroche distingué, un petit Mozart de la montagne ».

Suite à ces exploits sous le maillot luxembourgeois, le Tour se courrait alors par équipes nationales, il est transféré dans l’une des plus grosses formations du peloton, la Faema. Ceci lui ouvre les portes des grandes courses, et en particulier du Giro, sur lequel il défiera en 1956, Fiorenzo Magni, le successeur des illustres Gino Bartali et Fausto Coppi. Longtemps resté dans l’ombre des coureurs italiens et de Pasquale Fornara, maillot rose depuis une semaine, Gaul a su attendre son heure, pour s’imposer au nez et à la barbe de tous les Italiens. La 20ème étape se joue dans des conditions dantesques, la neige aenvahi certains cols, un temps propice à l’action du « grimpeur ailé ». Parti dès les premières pentes, Gaul va offrir un récital, le même que celui qui l’a fait connaître, un an auparavant à Briançon. Jouant avec les éléments, rien ne peut l’arrêter et il s’impose, à Bondone, dans une station envahie par la neige. Derrière lui, seul Fantini a réussi à suivre la cadence, ne concédant que 7 minutes, Magni, frigorifié termine troisième à 12 minutes, et Fornara a renoncé, comme plus de la moitié des 90 rescapés du matin. Gaul signe là sa première grande victoire, victoire qui en annonce bien d’autres, à commencer par le Tour de France, dont il est le grand favori en l’absence de Bobet. Pourtant, la déception sera à la clé de ce Tour. Incapable de suivre dans les Pyrénées, il s’est contenté d’assurer un deuxième titre de roi des grimpeurs, avec tout de même une belle victoire remportée à Grenoble. 13ème à plus d’une demi-heure de Walkowiak, Gaul représente la faillite des leaders à plus de dix minutes de l’opportuniste régional.

Après une saison 1957 difficile, avec tout de même une 4ème place au Giro, qu’il était longtemps en mesure de gagner, Charly Gaul va refaire surface en 1958, dans la course qui l’a révélé, le Tour de France. En prélude, Gaul s’est encore exprimé sur une course qu’il affectionne tout particulièrement, le Giro, où il termine à une belle troisième place. De retour au plus haut niveau, le Luxembourgeois va profiter des querelles intestines de l’équipe de France pour se hisser vers la gloire. La rivalité ouvertement affichée entre un Bobet sur le déclin et un Anquetil en pleine ascension, et la mise à l’écart de Geminiani, fidèle lieutenant ont fait imploser une équipe déjà fragile. Gaul donne la première alerte, remportant le premier contre-la-montre, juste devant Jacques Anquetil, pourtant excellent rouleur. Il récidivera au sommet du Ventoux, se rachetant de sa défaillance de 1955. 3ème à trois minutes de Geminiani, il se place en embuscade. Mais le lendemain, les vieux démons resurgissent. Incapable de supporter la chaleur provençale, Gaul doit laisser 12 minutes, écart irrémédiable. Le surlendemain, la situation ne s’améliore guère, pendant ce temps-là, son coéquipier espagnol de la Faema, Federico Bahamontes s’envole vers le grand prix de la montagne. Il ne reste plus rien à Charly Gaul, sauf un exploit. Sorti des tablettes des vainqueurs potentiels, Gaul prendra un malin plaisir à se rappeler à ses rivaux. Il pleut à verse ce matin sur la Chartreuse, un temps qu’il apprécie fortement. Charly attend le Luitel, petit col menant vers Chamrousse pour porter son attaque. Seul Bahamontes tente de le suivre, mais ses muscles transis par le froid et la pluie glaciale l’obligent à renoncer. Assis sur la selle, dans un style très fluide, il applique à la lettre sa stratégie. Son avance augmente rapidement et derrière, c’est la bérézina. Sociétaire du Centre-Midi, Geminiani, actuel leader tente de limiter les dégâts. Usés, ses coéquipiers le laissent seul. L’équipe de France, en lutte ouverte avec Geminiani refuse de coopérer, quand au jeune Anquetil, il est victime d’une sévère défaillance. Devant, Gaul ne soucie guère des querelles françaises et augmente encore son avance 5’30 au col de Porte, 7’50 au col du Cucheron, 12’20 au col du Granier. Les dégâts seront importants. A l’arrivée, il devance Adriaenssens de 7’50, Favero de 10’09, Geminiani de 14’35, Bobet et Nencini de 19’01 et le malheureux Anquetil de 23’14. Il se replace en 3ème position, à une minute seulement de Vito Favero, nouveau leader, passant du staut de vaincu, à celui de futur vainqueur. Il ne lui reste plus qu’à parachever son œuvre, en remportant le dernier contre-la-montre, s’adjugeant sans problème la victoire finale. Après la grande révélation de 1955, Gaul a su rééditer l’exploit, entrant définitivement dans la légende du Tour.

En 1959, Charly Gaul retrouve le Giro, avec la formation italienne EMI. Après une prise de pouvoir rapide, rien ne semble l'arrêter si ce n’est ses vieux démons. Contraint de laisser filer le maillot rose au profit d’Anquetil, les 3 minutes de retard n’était pas un trop lourd handicap avant d’aborder la dernière étape de montagne. Reliant Aoste à Courmayeur, via la Suisse, cette étape a vu une nouvelle fois le luxembourgeois dans ses œuvres. Parti dès le pied du Grand Saint-Bernard, Gaul remporte cette étape, une nouvelle fois en solitaire, avec trois minutes d’avance sur ses principaux rivaux et neuf minutes sur Anquetil. Gaul remporte le Giro pour la deuxième fois de sa carrière et se positionne en favori à sa propre succession pour le Tour de France. La situation toujours tendue au sein de l’équipe de France ne peut qu’être favorable au coureur luxembourgeois. Après un début de tour somme toute classique, il passe à l’action dans les Pyrénées et découvre son grand rival. Inséparables, les anciens coéquipiers de la Faema s’expliquent sur les rudes pentes des cols pyrénéens. Hélas, pour Gaul, tout s’effondre lors de la 13ème Albi-Aurillac. Disputée sous 40°C à l’ombre, l’étape fut un calvaire pour lui, toujours incapable de supporter les fortes chaleurs. Tout le monde se souvient de cette image, d’un malheureux se jetant dans une fontaine, dans l’espoir de s’y raffraîchir. Au final, il perd vingt minutes, sur Bahamontes, Anquetil et le jeune Anglade, voyant ainsi tous ses espoirs s’envoler. Dès lors, Gaul n’a plus qu’un objectif, remporter un troisième fois le grand prix de la montagne. Il s’y emploie lors du contre-la-montre du Puy de Dôme, mais doit subir la loi de Federico Bahamontes. Dans les Alpes, le duel s’intensifie, offrant un superbe mano-à-mano, entre deux hommes, dont l’orgueil n’a d’égal que le talent. Poussés dans leurs derniers retranchements, « l’aigle de Tolède » et « le grimpeur ailé » s’envolent lorsque les pentes arrivaient. Bahamontes a dû consentir beaucoup d’efforts pour finalement triompher, mettant en péril sa place de leader, mais heureusement, il était aidé par l’indéfectible équipe de France. Ses leaders vaincus, elle se charge d’assassiner les dernières chances du malheureux régional Anglade, offrant pour la deuxième fois consécutive le Tour à un étranger.

Cette lutte perdue contre Bahamontes est en quelque sorte, une passation de pouvoir. Charly, l’ex roi des grimpeurs est sur le déclin. Cela ne l’empêche pas de faire encore quelques coups d’éclats, mais ses meilleures années sont derrière lui. En 1960, il prend encore une fois la 3ème place du Giro, dominé par Jacques Anquetil. Longtemps en embuscade, et malgré un splendide succès, dans la dernière étape de montagne, il n’a pu rééditer son succès de l’année passée. 1961 est sa dernière grande année. 4ème au Giro et 3ème au Tour de France, grâce à sa régularité et quelques coups d’éclats, il n’a jamais vraiment paru en mesure d’inquiéter les meilleurs, avec à leur tête un surpuissant Anquetil. Gaul va ensuite connaître une piètre fin de carrière, avant de s’arrêter en 1965, douze ans après ses débuts.

En plus de ses victoires au Giro en 1956 et 1959, au Tour de France en 1958, Charly Gaul a brillé sur ses terres, dans le Grand Duché, champion national en 1956, 1957, 1959, 1960, 1961 et 1962 et vainqueur de son tour national en 1956, 1959 et 1961. Un palmarès, dont beaucoup saurait sans nul doute se contenter, mais qui apparaît bien faible au vu de l’immense champion. Souvent pénalisé sur le Tour par sa nationalité, qui le plaçait dans une formation cosmopolite et désunie. Souvent solitaire, Charly Gaul n’a jamais vraiment eu de coéquipiers, si ce n’est son fidèle ami Marcel Ernzer. Son allergie à la canicule était aussi, souvent rédhibitoire, la plupart des courses ayant lieu aux beaux jours. Son point fort, qui était de se sublimer les jours où le ciel se déchaînait, lui a bien souvent joué des tours, même si cela lui a permis de réaliser l’un des plus beaux exploits du cyclisme moderne.

Finalement, il s’est retiré du cyclisme, jetant un œil de temps à autre sur les nouveaux champions, reconaissant par la même, un digne successeur en Marco Pantani. Il est vrai qu’une certaine étape alpestre de 1998, doit lui rappeler quarante ans après des souvenirs. Il ne fait aucun doute que le Tour saura rendre hommage à l’un de ses « héros », au passage de la caravane, qui fait étape à Esch sur Alzette, dans le Grand Duché.
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MessageSujet: Re: Hommage à Charly Gaul   Hommage à Charly Gaul EmptyMer 7 Déc - 21:47

Merci très bonne biographie sportive
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MessageSujet: Re: Hommage à Charly Gaul   Hommage à Charly Gaul EmptySam 10 Déc - 14:11

Un trés grand coureur...
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